
Gravir la montagne: S’organiser pour mettre en mouvement une communauté toute entière.
Dans les deux précédents numéros de L’Ardoise, nous abordions les caractéristiques et fonctions des rues principales et leurs difficultés durant les années 80-90. Puis nous avons évalué les options disponibles pour le centre-ville (CV) de Richmond. Aujourd’hui, nous vous présentons une synthèse des meilleures pratiques de réhabilitation des centres-villes.
Organiser la renaissance de la rue principale (RP)
Une fois la décision prise de réhabiliter notre centre-ville, on se rend compte que les approches disponibles sont nombreuses et bien documentées. Car partout dans le monde, les villes anciennes ont subi les assauts d’une nouvelle organisation basée sur la voiture et des centres commerciaux de taille croissante. Pour prospérer, ces vastes structures périurbaines se sont diversifiées dans la restauration, le divertissement et des fonctions autrefois réservées aux cœurs des villes. Mais la contre-attaque s’est organisée et en 30 ans, partout dans le monde, des centres anciens renaissent, trouvent des vocations nouvelles et deviennent des lieux d’expérimentation et d’innovation en urbanisme, architecture, commerce, sociologie et environnement.
Des pratiques innovantes et éprouvées
De nos jours, une foule d’organismes aux statuts et missions variées offrent des services-conseils dont peuvent profiter les communautés désireuses de donner un second souffle au cœur de leur cité. Qu’elles aient une mission lucrative ou non, elles prennent des formes juridiques variées (coops, mutuelles, obnl…) comme Bâtir son Quartier, Vivre en Ville, Fondation rues Principales, Coeurs Villageois, Coeurs Urbains etc…
Elles ont en commun la notion de développement intégré*, où les éléments de réponse s’appuient sur l’ensemble des composantes du problème, dans une approche holistique qui conjugue plusieurs actions dans tous les secteurs.
Un tissu serré… de problématiques
Le déclassement d’un centre-ville est un lent processus d’appauvrissement qui commence par une crise des commerces parfois provoquée (cf. L’Ardoise de mai et de août 2018) par une récession, amplifiée par le déplacement des activités commerciales en périphérie ou dans un centre urbain plus compétitif. Cette première phase est suivie d’une baisse des loyers commerciaux puis de leur remplacement par des baux résidentiels encore plus abordables. Les revenus baissant, l’entretien des immeubles ne suit plus. La pauvreté s’installe et parfois aussi l’insécurité. L’attrait diminue et les investisseurs désertent. La revitalisation d’un centre-ville doit donc remonter la pente en intégrant toutes les problématiques générées lors de cette décroissance : vitalité commerciale, attractivité, vétusté, pauvreté, santé, sécurité, infrastructures, services etc…
De nouvelles approches
Un «Projet centre-ville», par son ampleur et la variété des secteurs touchés, est l’occasion pour une communauté de faire le point sur son avenir. On se dote ainsi de nouvelles pratiques collaboratives, on revisite notre définition de la vie sociale ou des relations entre les générations. Certaines villes amplifient leurs atouts comme la culture et le patrimoine, tandis que d’autres mettent en avant des valeurs comme le développement durable ou la solidarité.
Parce qu’elle rassemblent citoyens, élus, équipes municipales et commerçants, les démarches intégrées des centres urbains deviennent des opportunités uniques de se projeter ensemble dans le futur. La désaffection est alors remplacée par un mouvement créatif auquel tout le monde peut contribuer. Par étapes concertées, les cœurs des villes redeviennent le reflet actualisé des citoyens qui les habitent et de la direction que veut prendre toute une communauté.
Un impact décisif
Les instances rassembleuses et opérationnelles mises en place dans un projet de revitalisation de RP peuvent soutenir une stratégie de restructuration économique plus globale.
La synergie entre les fonctions commerciales des centres-villes et celles des secteurs industriels n’est plus à démontrer. Elles constituent la valeur du «milieu de vie» qui combine emploi et vie sociale et constitue un excellent indicateur de l’attractivité d’une communauté. Leurs vitalités se répondent car les industriels ont autant besoin d’un centre-ville dynamique pour attirer des travailleurs que le centre-ville a besoin de citoyens prospères pour s’animer.
Les clés du succès
Les stratégies de développement intégré des CV mobilisent des ressources importantes. Elles favorisent donc un engagement à long terme des citoyens et de la ville, ainsi que le maintien d’un financement récurrent. Des corporations sont habituellement mises en place pour assurer une gouvernance stable du projet et un espace de concertation de tous les acteurs. Outre un plan solide et une permanence, les succès des projets de RP, quelle que soit la taille de la municipalité, affichent un certain nombre de caractéristiques communes :
Une progression pas à pas du projet, une réussite à la fois – Une forte identité de la ville, bien communiquée – Un nom pour le CV et le projet (marketing) – Une exploitation habile des atouts locaux (culture, patrimoine, tourisme….) – Quelques commerces fondateurs (solides et rayonnants) – Des investisseurs patients – Des lieux de rassemblement attirants – Des interventions créatives (mobilier et aménagement urbain, animation…) – Un règlement municipal incitatif – Une gestion compétente – Une première impression favorable (pour initier le cercle vertueux) – Un bon système d’orientation et, au-delà même de l’architecture, une vraie expérience offerte aux citoyens comme aux visiteurs!
D’emblée, tous les rêves sont permis : on ajoutera, si possible, quelques gestes forts et symboliques comme l’installation de la mairie, voir de la bibliothèque sur la rue principale. L’essentiel est de montrer qu’on y croit afin de passer de l’apathie au courage.
Innovation urbaine : les placottoirs (Montréal, 2017) Animation urbaine : Le piano public (Montréal, été 2016) Innovation urbaine : La fontaine de la place Pierre-Boucher, Trois-Rivières Innovation urbaine : les bancs publics (Concours du Festival Mode et Design de Montréal 2017)
Les atouts uniques de Richmond
Pour changer le destin de sa RP, Richmond possède des qualités uniques qu’elle peut utiliser à son profit. Notre agglomération offre son centre-ville à 5 communautés villageoises charmantes et essentiellement rurales qui définissent une région aux traits britanno-américains caractéristiques des Cantons-de-l’Est. De plus en plus connue comme le «Pays de l’ardoise», son potentiel touristique est encore peu exploité.
Écrin de ce riche patrimoine, l’ample rivière St-François borde le centre urbain sur tout son long, dans un site naturel d’une grande qualité. Et comme souvent dans les villes anciennes (articles précédents) son emplacement en fait un point de convergence facile pour qui arrive ou habite à Richmond (géoconfluence).
Enfin, le tissu industriel de Richmond, largement diversifié depuis la crise des années 90, est desservi par deux gares intermodales, une gare de triage et un accès autoroutier immédiat. Des emplois variés sont offerts toute l’année et des savoir-faire pointus sont accessibles pour supporter un vaste projet de réhabilitation et de création urbaines.
Tous ces atouts peuvent être mobilisés dans un puissant projet «Centre-ville de Richmond» qui tracera notre vision pour les 10 ans à venir. Notre vibrante communauté biculturelle aux traditions vivantes et au patrimoine distinctif y trouvera une occasion unique d’exprimer sa créativité, son histoire et ses rêves.
Nul doute que cette énergie retrouvée se verra aussi sur les façades !
Laurent Frey


Voici le deuxième de 3 articles de Héritage du Val-Saint François parus et à paraître dans le bulletin municipal trimestriel «L’ardoise» qui paraît à Richmond et sa région.
Dans le précédent article nous abordions les caractéristiques des rues principales, leur origine, leurs fonctions et leur lent déclin à partir des années 80, bousculées par les zones commerciales, les grands centres urbains et une série de crises économiques. Aujourd’hui nous vous présentons les grandes options qui se présentent à Richmond : la poursuite d’une conversion résidentielle de la rue principale (RP), le déménagement de la RP ou l’organisation de sa renaissance.
L’approche résidentielle
À Richmond, rappelons-le, les fermetures manufacturières des années 90 ont bouleversé l’équilibre de toute la cité. Très vite, c’est le secteur commercial du centre-ville qui a été affecté à son tour par les pertes d’emploi entrainant l’appauvrissement de la population et un déficit migratoire. Pour maintenir un revenu minimal malgré la fermeture de commerces, certains propriétaires ont commencé une conversion de leur immeubles en baux résidentiels (moins lucratifs). Au bout de quelques années, cette solution de crise a fait l’objet d’un moratoire mais son impact se lit désormais clairement : des devantures peu entretenues occultées par des rideaux, un voisinage globalement pauvre et une animation essentiellement disparue malgré de notables efforts municipaux. Les commerces non convertis sont inoccupés à 70%.
On est arrivé au résultat ambigu actuel où quelques commerçants courageux et dynamiques maintiennent leurs activités dans un milieu appauvri et dégradé. Les vitrines-logements envoient le message peu valorisant d’une communauté en échec qui ne prend pas soin d’elle-même.
Cette situation pénalise l’ensemble de la communauté car le milieu de vie qu’elle présente est peu attirant pour les investisseurs, les travailleurs, les visiteurs et les touristes. Dans cette dynamique, Richmond perd son rôle de centre urbain moyen et avec lui toutes les activités qui y sont rattachées. Les municipalités de la région perdent, elles, un centre qui complétait avantageusement leur offre.
Terminer le travail de conversion résidentielle pourrait constituer une stratégie. Une transformation nette des façades commerciales nous sortirait de l’entre deux déprimant des vitrines habitées ou désertes actuelles.
Mais ce serait oublier qu’à Richmond, l’entrée de la ville et les quartiers patrimoniaux sont connectés à ces deux rues centrales. Veut-on accueillir nos visiteurs dans une rue tranquille plus ou moins rénovée ou bien dans la vitalité d’une communauté en mouvement ?
Puisque l’animation commerciale à Richmond semble s’être en partie déplacée en haut de la rue Craig, doit-on en conclure qu’il faut déplacer la rue principale?
Reconstruire la rue principale ailleurs
Cette solution est parfois évoquée lors de différentes consultations. Elle semble la moins coûteuse puisqu’elle ne s’attaque pas à la revitalisation du centre-ville et laisse à la charge des propriétaires la conversion résidentielle de leurs immeubles.
On concentrerait en haut de Craig les efforts de planification d’une zone commerciale moderne. L’effort se limiterait à relancer le développement d’un secteur qui comporte déjà des commerces dont certains sont bien fréquentés. Aucun risque de compétition avec une rue principale réactivée. Tout le monde y trouverait son compte.
Oui, mais…
Le centre-ville continuerait tout de même d’être le point de réception des visiteurs. Sa situation géographique l’impose. Richmond, ville patrimoniale unique en région accueillerait les touristes au sud par une rue résidentielle presque déserte et au nord par une zone commerciale, sorte de mini rue King, organisée pour la voiture et n’offrant que quelques aménagements piétons.
Les citoyens Richmondais seraient contraints de s’organiser pour reconstruire des lieux de sortie et de socialisation. Les services publics resteraient éparpillés de même que l’offre culturelle. La rivière, déjà sous utilisée, resterait en retrait de toute idée de valorisation.
Peut-on faire mieux?
Organiser la renaissance de la rue principale
L’autre approche est d’organiser une revitalisation progressive du cœur de notre ville. De très nombreuses communautés ont développé cette vision à long terme et les méthodes, coûts, concepts et impacts sont largement connus et disponibles.
Combinant des approches organisationnelles, promotionnelles, architecturales et urbaines avec un plan de restructuration économique, cette projection dans l’avenir engage tous les acteurs du milieu.
Bien plus qu’une opération d’embellissement uniquement centrée sur les façades et l’aménagement de la rue, les démarches de Rues Principales sont, partout dans le monde, l’occasion pour les communautés de faire le point sur leurs atouts, de se doter de d’instances rassembleuses et opérationnelles et de mettre au point une stratégie de restructuration économique.
Si cette approche laisse habituellement un impact fort sur les cités c’est sans doute en raison de sa capacité à mobiliser un milieu tout entier. Du citoyen à l’élu en passant par les commerçants, les milieux d’affaires, culturels et touristiques, un projet de revitalisation bien mené devient un objectif collectif auquel tout le monde peut contribuer.

Projet de rénovation de façade sur la RP en 2018. La photo B montre l’état original. Il est possible de récupérer un certain état d’authenticité par l’étude des photos anciennes et l’application de solutions architecturales abordables.
La rue principale : à la croisée de toutes les énergies de la communauté
On l’a vu, les RP sont bien plus qu’une série de façades commerciales plus ou moins animées. Dans les villes anciennes comme Richmond leur emplacement stratégique les rend incontournables comme entrées de ville. Elles sont le visage de la communauté, sa vitrine et s’adressent donc tout autant aux résidents qu’aux visiteurs et aux touristes.
Leur emplacement central en font le lieu où l’on converge naturellement pour se rencontrer, fêter, sortir. Leur longue histoire (voir article précédent) se confond avec celle de la cité et explique souvent leur grand intérêt architectural et leur façon unique de refléter le caractère du lieu et de ses habitants.
À un moment crucial et rare de pénurie de la main d’œuvre, les communautés luttent plus que jamais pour leur attractivité. La qualité des milieux de vie joue donc un rôle croissant pour attirer des travailleurs qui n’ont que l’embarras du choix. Et c’est ainsi qu’une problématique sociale, urbaine puis commerciale devient aussi un enjeu pour le développement industriel et touristique.
Richmond possède l’atout unique d’une rue principale riche d’histoire et idéalement située qui peut jouer un rôle moteur* dans le rayonnement futur de notre splendide cité patrimoniale.
Ensemble, saisissons cette chance unique!
Laurent Frey
Héritage du Val-Saint-François
* : les comités citoyens «patrimoine, culture et tourisme», «infrastructures», «développement économique», «vie communautaire», et «aînés» proposent d’ores et déjà des approches qui incluent souvent la RP. Le conseil de ville, de son côté, mène des réflexions similaires. On avance !

Voici le premier de 3 articles de Héritage du Val-Saint François parus et à paraître dans le bulletin municipal trimestriel «L’ardoise» qui paraît à Richmond et sa région.
Notre rue principale
Est-ce trop tard ?
Au milieu de l’été 2016, Stéphanie Bérubé, journaliste à La Presse rendait compte de son excursion au nord des Cantons-de-l’Est. Suivant une ligne Danville – Upton, sa flânerie estivale passait naturellement par chez nous. De Richmond toutefois, point de trace dans son article ni sur la belle carte l’illustrant. À sa place, une évocation charmante des maisons de Melbourne et, tout à la fin, une conclusion en forme de jugement «Si vous aimez les vieilles bâtisses de briques rouges, traversez le pont et faites un saut à Richmond, où les demeures cossues et les bâtiments commerciaux sont nombreux. Leur état est, hélas, souvent bien mauvais.»
N’est pas «Principale» qui veut…
Stéphanie Bérubé a simplement vécu l’expérience de tous ceux qui nous visitent. Quand les touristes, passants, résidents ou investisseurs potentiels entrent à Richmond c’est la rue principale (RP) qui les accueille. Par design les centres-villes bien conçus favorisent la convergence et sont les premiers points de contacts avec les visiteurs. Si l’expérience de notre rue principale laisse à désirer, c’est toute la réputation de notre communauté qui est engagée quelque soit la beauté des autres quartiers.
La fréquence du sujet «Rue Principale» dans le débat public montre une unanimité chez les élus comme chez les citoyens : il est maintenant temps d’agir.
Explorons un peu la fonction et l’origine des centres urbains.
À quoi sert une RP?
Souvent identifiée à la notion de centre-ville, la RP est un axe de convergence des voies d’accès à la municipalité. Elle se confond souvent avec le noyau urbain originel ce qui en fait le secteur le plus ancien de la communauté et le point de départ de l’expansion urbaine vers d’autres quartiers historiques qu’elle relie directement.
On y trouve presque toujours un carrefour de routes importantes et les traces d’un premier établissement pré-urbain. À Richmond le croisement de l’axe N-S (route 116) et rue de la rivière (incluant la voie ferrée longeant la Saint-François) est le lieu du premier aménagement fixe connu : l’édification d’un moulin à scie hydraulique à la sortie du ruisseau Cushing.
À son âge d’or, un centre-ville traditionnel portait un sens intense de sa communauté. Un passant pouvait y identifier rapidement l’origine de la prospérité locale et les principales composantes du milieu : confessions, origines etc.. Il trouvait facilement les édifices publics, les commerces et la plupart des services dont il avait besoin. Le pouvoir municipal -comme ceux de la justice et de la police- était le signal incontournable qu’on se trouvait sur la «Main». La plupart des professions libérales y avaient pignon sur rue à côté des banques et de quelques boutiques qui propageaient la mode et le chic même dans les régions éloignées.
Des terrasses de café, des bancs publics et des placettes en faisaient l’espace privilégié par les citoyens pour se rencontrer et fêter. Ces aménagements apportaient, même dans les petites communautés, un sens de l’urbanité essentiel pour qualifier une ville et lui donner caractère et importance.
En somme une ville sans sa RP, ça n’existait pas.
Mais les temps ont changé…

Le centre de la «Main» de Richmond au tournant du siècle. Une diversité de commerces et de styles
Le déclin des rues principales
Avec l’avènement de l’automobile, l’étalement urbain et ses corollaires – les centres commerciaux- ont ébranlé cette organisation. Un peu partout un déclin des centres-villes c’est amorcé. Commerces fermés, sensation d’abandon, délabrement, même dans les grandes villes, les centres historiques et les grandes artères marchandes ont traversé des crises sévères.
À Richmond, les fermetures manufacturières, l’influence des grands centres urbains comme Drummondville et surtout Sherbrooke, ont vidé progressivement la principale de ses commerces. Même les banques qu’on pensaient plus résistantes à la crise ont peu à peu plié bagage. Pour encaisser la perte de revenu, les propriétaires ont converti certains commerces en logements. Et ce qui devait être un moindre mal est devenu le symbole d’un quartier en voie d’appauvrissement. Les loyers, forts différents des baux commerciaux, n’incitant pas à la rénovation, notre centre-ville a perdu progressivement son intérêt caractéristique et sa splendeur.
Nous en sommes là aujourd’hui.
Quel avenir pour la rue principale?
Ce débat semble être engagé dans toute la communauté. Lors de la consultation publique du 10 avril des comités de citoyens se sont rassemblés autour de différents thèmes : «patrimoine, culture et tourisme», «infrastructures», «développement économique», «vie communautaire», «ainés» etc… Tous ces comités se relient à divers aspects de la rue principale et apporteront leurs contributions à un plan d’action dans les mois à venir.

Vue des immeubles à occupation mixte –commerciale et résidentielle – dans les années 50. Comparez avec la photo A et notez l’évolution des façades dans le temps.
Dans le prochain article, nous aborderons les différentes options possibles pour notre rue centrale :
– La solution du tout résidentiel
– Reconstruire la rue principale ailleurs
– Organiser la renaissance de la rue principale
Dans un troisième et dernier article, nous vous présenterons les approches qui ont réussi ailleurs et qui ont contribué à la renaissance, non pas seulement des centres-villes, mais, par entrainement, de communautés toutes entières.
À Richmond, une telle démarche pourra s’appuyer sur un milieu d’affaires fort – et conscient des enjeux -, un tissu communautaire actif et solidaire et une richesse historique et culturelle qui ne demandent qu’à rayonner.
Notre cité ancienne au caractère unique pourrait bien jouer là, la meilleure carte de sa déjà longue histoire.
Laurent Frey
Héritage du Val-Saint-François

Héritage du Val-Saint-François est heureux de mettre à votre disposition le tout nouveau «Guide de référence sur le patrimoine architectural du Québec» conçu et édité par l’Association québécoise d’urbanisme (AQU).
Cet ouvrage de 90 pages décrit sous forme d’illustrations de grande qualité les principaux types architecturaux visibles dans notre province.
Il sera un excellent outil d’accompagnement des «Lectures de ville» et une base solide et simple pour décrire la plupart des courants architecturaux qui ont enrichit le patrimoine rural et urbain de nos régions.Nous vous le recommandons vivement.
Nous le tenons à votre disposition pour la somme de 35 $ (+tx et transport)
L’équipe de HVSF

Le conseil d’administration d’Héritage du Val-Saint-François est heureux d’annoncer la création des Distinctions HVSF pour reconnaitre l’excellence en patrimoine dans notre région.
Ces distinctions seront attribuées à tout projet de réhabilitation, valorisation ou sensibilisation en patrimoine Val-Saint-François.
Plus que des prix remis selon des critères académiques, ils sont les coups de coeur de notre organisme pour des projets et actions montrant un souci des patrimoines et une compétence dans leur exécution.
Ils sont attribués sur proposition de nos membres lors de notre CA et font l’objet d’une publication sur notre site Web et chez nos partenaires.

Héritage du Val-Saint-François participe aux journées de la culture.
Le dimanche 2 octobre prochain, quatre organismes patrimoniaux et artistiques offrent un après-midi de découverte, dans le cadre des Journées de la culture.
L’engouement progressif pour le concept Lectures de ville développé par Héritage du Val-Saint-François est à la base de cette première collaboration avec le Centre d’interprétation de l’ardoise, la Richmond Historical Society/ Société d’histoire de Richmond et Croquis tout court.
C’est ainsi qu’à compter de 12h45, le public est invité à converger vers l’Église Sainte-Bibiane de Richmond pour constituer un groupe de découvreurs urbains. À partir du parvis, ils seront aux racines irlandaises du quartier Janesville et à l’importance du site patrimonial du Mont Saint-Patrice, récemment protégé par citation municipale. Les promeneurs arpenteront ensuite la belle avenue Principale Nord qui, bordée d’arbres magnifiques et de maisons vénérables, mène aux pittoresques impasses Donnely-Mulvena. Le parcours s’exécute en deux temps : Observation et appréciation personnelles et initiation aux types architecturaux à l’aller. Analyse collective de certains bâtiments, anecdotes historiques et échanges au retour.
Vers 16h00, le mini-bus de Ville de Richmond est nolisé pour aider les participants à se déplacer vers le Centre de l’interprétation de l’ardoise, où un thé à l’anglaise offert par la Société d’histoire de Richmond les attend. Dans une atmosphère conviviale, le groupe profitera de l’exposition d’oeuvres réalisées dans Janesville par les artistes de Croquis tout court en août dernier, ainsi que de la présentation de photos anciennes de Richmond.
Venons nombreux !
Réservation et inscription
André Arsenault : (819) 644-0321 OU Aude Néron : (819) 461-6117

Frederick Simpson Coburn (1871-1960), was erroneously believed to have painted the scene. However, Coburn was the one who actually suggested the site to the Canadian government photographer. It was the photo of this site which was later engraved by the Treasury Department. Landmarks shown in the photograph of Upper Melbourne include: St. Andrew’s Presbyterian Church; the Doyle house; Arthur Quinn’s blacksmith shop; the Cogan house; the Alexander farm upstream; and the John Martin farm across the river. (“Canada’s Two Dollar Bill, 1954-1975”)

Plaque commémorative de l’église St-Andrew réalisée en 1975. Artiste : V. I. Thormin
Although Frederick Simpson Coburn did not paint this scene, it is understandable why this drawing was mistakenly attributed to him. He had a deep affection for creating oil paintings inspired by nature and landscapes. His favourite settings were winter scenes in which horses and cutters emerged from the forest into clearings. (Kennell) Coburn studied at the Arts and Crafts School in Montreal, and later at art schools in New York, Berlin, Paris, London, and finally Antwerp, where he married and worked as an artist for twenty years. In 1897, he established his reputation as a skilled illustrator with his contributions to Canadian poet, William Henry Drummond’s publication, The Habitant and Other French-Canadian Poems. His career continued to flourish as an illustrator for literary works by Louis-Honoré Fréchette, Washington Irving, Alfred Lord Tennyson, Robert Browning, Charles Dickens and Edgar Allan Poe (Kennell). Upon his return to Canada in 1913, Coburn set up a studio in Melbourne, Québec where he worked for forty years. He was made a member of the Royal Canadian Academy of Arts in 1920. (Farfan)
Frederick Simpson Coburn joined his beloved landscape of Upper Melbourne while the 1954 $2 bill was still in circulation. He died in 1960 and his gravestone stands in St. Andrew’s cemetery located about one mile from the church on the next road up the hill.
Source :
National Presbyterian Museum, 2013

Héritage du Val-Saint-François fait part du succès de la 3e édition de Lectures de ville. Éole contribuant joyeusement à l’atmosphère, 37 personnes de Richmond, Windsor, Valcourt Sherbrooke, Magog, Acton Vale, Canton Melbourne, Kingsbury, Racine ou Roxton Falls ont profité d’un beau dimanche après-midi pour explorer une autre avenue de notre héritage collectif.
Du parvis de l’église Sante-Bibiane, le tracé a débuté par l’importance des 3 édifices emblématiques de Richmond : avec le presbytère attenant et le Couvent Mont-Saint-Patrice, l’ensemble a récemment été cité par la municipalité, en appui aux efforts de la communauté pour les sauvegarder.
Appréciant au passage les belles demeures de la rue Principale Nord, le groupe s’est ensuite dirigé vers les rues Donnelly et Mulvena. À l’aller, bloc-notes en main et regard en éveil, les découvreurs ont d’abord colligé leurs impressions sur les 14 maisons du secteur. Au retour, à partir de repères typologiques et types architecturaux, ils ont échangé leurs observations. À l’ombre d’arbres centenaires, ils ont cherché à dater les constructions, noter les similitudes, interroger les modifications, apprécier les détails, admirer le tableau d’ensemble ou saluer les efforts de préservation des diverses propriétés.
Sur le parcours, les artistes de Croquis Tout Court étaient au travail pour interpréter plusieurs bâtiments. Clôturant la marche, leurs magnifiques ouvrages ont ravi l’œil affiné des explorateurs, réunis dans le jardin d’un résident de la rue McGauran. Tous peuvent apprécier la beauté de leurs dessins via croquistoutcourt.blogspot.ca ou Facebook.
Territoire patrimonial privilégié, le Val-Saint-François regorge d’invitations à traverser les âges. Demeurez à l’affût pour vous joindre à la prochaine aventure proposée par Lectures de ville !

Comme chaque année depuis l’acquisition du presbytère de l’église St-Andrew dans le comté de Melbourne en 2014, les membres et sympathisants de la Société historique du Compté Richmond (Richmond Historical Society] se sont réunis pour leur party de jardin annuel sur le magnifique terrain de leur nouvelle acquisition. Un tirage (panier de produits de luxe « English Breakfast Tea » de chez Fortnum & Mason) a eu lieu afin de lever des fonds pour les activités de l’organisme. Mais année, la nouveauté était à l’intérieur où les murs du vénérable édifice accueillaient l’exposition «Héroïsme au féminin» (Housewife Heroines), une exposition produite par le Réseau du patrimoine anglophone du Québec (RPAQ).
L’exposition raconte l’histoire méconnue des contributions non rémunérées des femmes canadiennes à l’effort de guerre durant la Seconde Guerre mondiale.
La traditionnelle photo de groupe de la communauté a été prise à 15 h sur la pelouse devant le presbytère.

Le premier garage de Joseph-Armand Bombardier
Mécanicien de formation, Joseph-Armand Bombardier a fondé une entreprise qui allait devenir un géant mondial dans le domaine du transport. Le livre Bombardier : Un empire québécois (Éditions de l’Homme), en librairie le 25 avril, retrace l’histoire de ce pionnier depuis ses débuts dans son garage de Valcourt jusqu’au rayonnement de son entreprise à l’étranger. Voici, en photos, un survol de ses réalisations.
En 1926, à l’âge de 19 ans, Joseph-Armand Bombardier ouvre son propre garage à Valcourt, où il répare des voitures et vend de l’essence. Durant les mois d’hiver — plus calmes —, l’homme en profite pour travailler à la conception d’un véhicule capable de circuler facilement sur la neige, les routes des petites villes n’étant pas déneigées à l’époque. Au cours d’une tempête de neige de plusieurs jours, il perdra d’ailleurs son jeune fils malade, qui n’a pu être transporté à temps à l’hôpital.
En 1936, il obtient son premier brevet d’invention pour le système barbotin-chenille, un engrenage recouvert de caoutchouc et de chenilles qui lui permettra d’élaborer son tout premier modèle de motoneige, le B7 (« B » pour Bombardier et « 7 » pour le nombre de passagers qu’il pouvait accueillir).
Joseph-Armand Bombardier fonde en 1942 l’entreprise L’Auto-Neige Bombardier (qui deviendra simplement Bombardier). À cette époque, les véhicules qu’elle conçoit servent non seulement au transport collectif et à celui de marchandises, mais aussi aux déplacements des ambulanciers et des services de sauvetage.

Un véhicule du service des postes.
Un prototype des véhicules à chenilles légers, précurseurs du Ski-Doo. Joseph-Armand Bombardier teste lui-même chacun de ses modèles durant les hivers de 1957 et de 1958, avant de lancer officiellement la première motoneige Ski-Doo, en 1959. À l’origine, le véhicule devait s’appeler Ski-Dog, mais un « g » mal imprimé dans le texte de présentation envoyé à l’agence de publicité s’est transformé en « o » dans la campagne publicitaire ! Joseph-Armand Bombardier ne verra que le prélude de l’essor de la motoneige : il meurt en 1964, à l’âge de 56 ans. Laurent Beaudoin, son gendre, deviendra le président de l’entreprise en 1966, après y avoir travaillé comme contrôleur.
En 1973, Bombardier célèbre la production de sa millionième motoneige au cours d’une cérémonie à laquelle assistent Laurent Beaudoin (président de Bombardier à l’époque) et Yvonne Labrecque-Bombardier (veuve de Joseph-Armand Bombardier).
Source:Pierre Duchesneau, L’actualité 4 avril 2012